Bio
Agrégé d’allemand, ancien élève de l’ENS, Corentin Jan est doctorant en études germaniques et théâtrales à la Sorbonne Nouvelle et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich. Sous la direction de Florence Baillet et Christopher Balme, ses recherches portent sur les institutions du théâtre public allemand aujourd’hui; il a également mené plusieurs interventions sur les esthétiques de Frank Castorf ou de Susanne Kennedy. En parallèle, il mène une activité de dramaturge et de traducteur pour diverses compagnies théâtrales.
Professeur de lettres modernes dans l'académie de Créteil et pré-doctorant à l'Université Paris Nanterre, Rémi Ortuno articule ses recherches entre les études théâtrales, la littérature contemporaine et l'histoire de l'art. Après s'être intéressé à l'histoire de la couleur bleue en performance depuis les monochromes d'Yves Klein jusqu'à Bleu Remix du performer Yann Marussich, il rédige des recherches portant sur critiques, art et écriture photographique chez Hervé Guibert tout en préparant un projet de thèse monographique sur Michel Journiac.
Après avoir travaillé sur la construction de l’imaginaire du théâtre universitaire dans les années 1970 sous la direction de Christophe Triau à l’Université Paris Nanterre, Morgan Guillot-Noël est actuellement pré-doctorante et s’intéresse aux liens entre construction de l’identité, mythologies individuelles et culture de masse dans les spectacles contemporains. Elle est également autrice et metteure en scène.
Tous trois ont créé il y a deux ans le séminaire Nouvelles Esthétiques du Détournement sur les Scènes Contemporaines - NEDSC - où ils abordent entre autres les problèmes liés à l’utilisation des nouvelles technologies dans les pratiques performatives d’aujourd’hui. Ils y ont créé P.A.M.E.L.A, une intelligence artificielle fictionnelle et multifonctions.
Communication
Abstract
De l’autocuiseur à riz parlant de Jaha Koo (Cuckoo,The History of Western Korean Theatre, 2018) au remplacement pur et simple de l’acteur par un androïde chez le collectif Rimini Protokoll (Uncanny Valley,2018) ,les Intelligences Artificielles ont fait leur entrée sur les scènes contemporaines. Si l’usage des nouvelles technologies s’est imposé depuis longtemps comme un phénomène récurrent des pratiques performatives, l’Intelligence Artificielle semble ouvrir de nouveaux questionnements théâtraux. Bien souvent, sa mise en présence consiste moins en une intervention directe-textes théâtraux écrits par des IA, etc.-qu’à unefictionnalisation sous la forme de figures prenant possession du plateau. Devenant des personnages théâtraux à part entière, les Intelligences Artificielles font l’objet d’interrogations pratiques et formelles qui s’inscrivent entre tradition et renouvellement.
Cette communication envisagera plutôt les Intelligences Artificielles comme personnages de fiction théâtrale: quels moyens se trouvent employés lors de leur mise en présence sur le plateau? Quelles formes d’interaction avec le public permettent-elles? Du corps-machine entièrement androïdeà la simple utilisation d'une voix mécanisée, les scènes contemporaines développent une très grande richesse technique pour donner le sentiment d'une existence animée.